Le terrain d’étude d’ARCHÉA est le Pays de France que recouvre en grande partie l’actuelle communauté d’agglomération Roissy Pays de France.
Un terroir
Le Pays de France est délimité par plusieurs frontières naturelles : au nord les forêts d’Ermenonville et de Chantilly dans le sud de l’Oise, à l’ouest celles de Carnelle, l’Isle-Adam et Montmorency. Cette vaste plaine s’étend par ailleurs jusqu’à Saint-Denis au sud. Le paysage est marqué par la présence de buttes témoins ou collines qui ponctuent le territoire ou en marquent ses limites : la butte d’Écouen, de Châtenay-en-France, la butte de Montmélian, les monts de la Goële.
La géologie du territoire est marquée à la fois par un sol fait notamment de lœss ou limons de plateau déposés pendant les dernières glaciations et qui constituent une terre riche pour l’agriculture. Le sous-sol contient des ressources géologiques longtemps exploitées en carrières aériennes ou souterraines : le calcaire lutétien, le grès de Fosses, la pierre meulière, l’argile en vallée de l’Ysieux. Le gypse destiné à la fabrication du plâtre, dont l’exploitation remonte à l’Antiquité, est toujours exploité à Villeparisis et en forêt de Montmorency.
Le grenier à blé de Paris
Dès le Néolithique, le Pays de France est marqué par une activité agricole intensive. À l’époque gauloise, le territoire est constellé d’un réseau de fermes disséminées sur le territoire qui sont reliées entre elles et au reste de la Gaule par le commerce. Puis, durant l’antiquité gallo-romaine, un certain nombre de ces fermes se transforment en riches villas. C’est au début du Moyen Âge, que des villages commencent à se constituer, dont plusieurs sont des dépendances de l’abbaye royale de Saint-Denis. Ces villages connaissent un développement au cours du Moyen Âge et sont reliés de manière efficace à Paris et à ses marchés. Ils constituent alors un véritable grenier à blé de la capitale durant plusieurs siècles.
D’où vient le nom « Pays de France » ?
C’est à l’époque mérovingienne, au 5e siècle que le nom de France est apparu pour désigner la partie de la Gaule située entre la Loire et la Seine qui est directement soumises aux rois mérovingiens, puis capétiens. À partir du 11e siècle, ce terme ne désigne plus que le territoire restreint situé au nord-est de Paris. Il est mentionné pour la première fois en 1126 pour mentionner l’abbaye de Saint-Denis ("Monasterii beati dyonisii de Francia"). Il est ensuite utilisé couramment, peut-être en lien avec les possessions de l’abbaye sur le territoire, jusqu’à la fin du 18e siècle sans jamais recouvrir une réalité administrative. 80 localités étaient alors désignées « en France », comme le sont encore Puiseux-en-France, Roissy-en-France ou Bonneuil-en-France.
Les évolutions récentes
La morphologie du territoire évolue progressivement, avec l’arrivée du chemin de fer au milieu du 19e siècle. L’urbanisation s’est alors étendue depuis le sud de la région pour gagner les communes les plus éloignées. À la fin du 20e siècle, enfin, ce territoire a été fortement modifié par l’implantation de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle et par les travaux d’aménagement du Nord-est francilien. Les opérations archéologiques menées à l’occasion de ces travaux (essentiellement durant les trente dernières années) ont révélé l’existence de plusieurs centaines de sites archéologiques, antiques, médiévaux et modernes, dont les vestiges sont présentés dans le musée.
Pour en savoir plus
Se promener : le meilleur point de vue pour observer le paysage de cette région est la terrasse nord du château d'Écouen. ARCHÉA a contribué en partenariat avec le musée national de la Renaissance, à la réalisation d'une table d'orientation installée sur cette terrasse.
A lire : consultez le guide du musée.
A voir : les photos de paysages et du patrimoine du Pays de France signées Jean-Yves Lacôte.
Dernière mise à jour : 08 avril 2024