Des objets découverts près du Bourget atterrissent à ARCHÉA !
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La mission patrimoine de Roissy Pays de France a pour but l’identification, l’étude, la conservation et la valorisation du patrimoine historique et culturel des 42 communes de l’agglomération. Elle soutient les communes dans leurs projets patrimoniaux, notamment par l’attribution d’un fonds de concours. Voici un exemple de restauration ayant bénéficié de cette aide.
La commune de Gressy (77) a lancé un important programme de restauration et de réhabilitation de son église Saint-Denis. En complément des travaux sur l’édifice, elle a souhaité faire restaurer deux tableaux présentés dans l’église : une "Mise au tombeau" et une "Vierge à l’Enfant".
Le montant du traitement de conservation-restauration sur ces deux tableaux s’élève à 17851 € HT. La communauté d’agglomération Roissy Pays de France soutient cette opération à hauteur de 7140,40 €, correspondant à 40 % du montant, par l’intermédiaire du fonds de concours patrimoine.
La restauration des deux tableaux a été confiée à Emilie Sonck, restauratrice en peinture dont l’atelier se trouve à Pantin.
Après le traitement du support de "La Vierge à l’Enfant" avec sa collègue Marie-Noëlle Laurent, la restauratrice s’est attelée au travail sur la couche picturale et a procédé à plusieurs analyses techniques pour déterminer les choix de restauration.
Elle a dans un premier temps réalisé des tests d’allègement de vernis. En effet, les œuvres peintes sont généralement recouvertes d’une couche de vernis qui les protège mais qui s’altère avec le temps et bien souvent assombrit ou jaunit l’aspect de la toile. Pour retrouver les couleurs d’origine, il faut alléger ce vernis et parfois le retirer complètement. Or dans le cas de "La Vierge à l’Enfant" de Gressy, il est apparu que le vernis ne pouvait pas être simplement allégé, d’une part parce qu’il était en mauvais état dans la partie basse, d’autre part parce que cet allègement partiel laissait des traces de vernis dans les creux. Il a donc été complètement retiré.
Outre la question du vernis s’est posée celle des repeints. En effet, à une époque indéterminée mais ancienne, l’œuvre a fait l’objet d’une restauration : elle a reçu une couche de peinture supplémentaire qui visait à combler les manques de couche picturale et masquer les zones altérées. L’ampleur de ces repeints a été évaluée en photographiant la toile à la lumière ultra-violette. Sur les deux personnages de la Vierge et de l’Enfant, les repeints ont été posés par petites touches, mais pour le fond dans la partie supérieure du tableau, ils recouvrent complètement la couche picturale initiale.
Pour commencer, la restauratrice a procédé à des tests d’élimination des repeints. Elle a ouvert des « fenêtres », c’est-à-dire qu’elle a retiré les repeints sur des petites zones à plusieurs endroits du tableau pour percevoir la couche picturale d’origine. Ces tests ont révélé qu’elle était en bon état de conservation et plus lumineuse et contrastée, avec ses tons orangés, que les repeints opaques et plus sombres, de couleur vert-jaune.
En outre, l’une des « fenêtres » laissait deviner un élément sur la partie droite du tableau, complètement occulté jusqu’alors par le repeint : un drapé ou peut-être un personnage. Même s’il risquait d’être coupé par le bord du tableau, le dévoiler permettait de montrer l’histoire de l’œuvre, son éventuel changement de format.
Considérant que les repeints ne respectaient ni la composition ni les couleurs voulues par l’artiste d’origine, la restauratrice a suggéré de les éliminer en totalité. Après avoir reçu l’accord de la Ville de Gressy sur ce choix qui allait modifier de façon importante l’aspect du tableau et comporter une part d’inconnu, elle a poursuivi en ce sens.
Le résultat très satisfaisant a confirmé la justesse de ce choix. En effet, le tableau est plus lumineux, la composition semble plus ouverte, aérée. On retrouve une profondeur de champ dans la partie supérieure qui met davantage en valeur les figures de la Vierge et de l'Enfant.
C’est finalement un chérubin qui est apparu sur la droite, tête d’enfant pourvue d’ailes bleues. La présence de ce type d’angelot ainsi que la nature et la sensibilité de la couche picturale d’origine amènent la restauratrice à penser que cette œuvre jusqu’ici considérée comme datant du 19e siècle, pourrait être plus ancienne. Chacun pourra bientôt en juger par lui-même car une fois achevées la restauration de la peinture et celle de son cadre, sur lequel intervient un autre restaurateur, l’œuvre pourra réintégrer l’église de Gressy.
Dernière mise à jour : 03 avril 2023
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